Les zones humides:
Marais, tourbières, prairies humides, … entre terre et eau, les milieux humides présentent de multiples facettes et se caractérisent par une biodiversité exceptionnelle. Ils abritent en effet de nombreuses espèces végétales et animales. Par leurs différentes fonctions, ils jouent un rôle primordial dans la régulation de la ressource en eau, l’épuration et la prévention des crues.
Pourtant depuis plus de 50 ans, les zones humides ne cessent de se dégrader et de régresser: 2.5 millions d’hectares ont disparu en France sur cette période. Cette évolution est liées à la dynamique naturelle mais aussi et surtout à l’évolution des activités humaines.
Les rivières :
Les cours d’eau font partie intégrante de notre paysage. Ils constituent en France métropolitaine un réseau d’artères vitales remarquablement riche de plus de 500 000 km, façonnant nos paysages, transportant l’eau et charriant les alluvions. Ainsi, on considère qu’en en moyenne, chaque kilomètre carré du territoire français est traversé par
environ un kilomètre de fleuve, rivière ou ruisseau. La limite entre le milieu aquatique et le milieu terrestre constitue un écotone qui résulte du contact entre deux biotopes aux caractéristiques écologiques fortement contrastées. Ce sont ces zones de transition qui sont favorables à une forte diversité spécifique. C’est en effet dans les forêts alluviales (au bord des grands fleuves et rivières) que l’on trouve la plus grande diversité biologique de France métropolitaine.
Les réseaux que forment les rivières sont de véritables chemins de vie pour de très
nombreuses espèces (les corridors biologiques de la Trame bleue).
Les forêts alluviales qui boisent les rives des cours d’eau encore naturels, sont utilisés
par un grand nombre d’espèces plus inattendues et non inféodées aux cours d’eau : les chevreuils, musaraignes, loirs, hérissons… mais aussi les insectes comme les coléoptères (Lucane cerf-volant) utilisent ces axes de vie pour trouver de nouveaux territoires, partenaires et sources alimentaires.
Les résurgences du pays Viennois:
C’est grâce à la géologie du sol que les résurgences apparaissent. Le fond de la vallée de la Véga de la Gère et de la Sevenne, sont formées de sédiments perméables gorgés d’eau. Ainsi, lorsque la vallée se rétrécit, l’eau présente dans la nappe phréatique vient buter contre les roches granitiques qui entourent la ville de Vienne. L’eau n’a alors d’autre choix que de remonter en surface et crée ainsi les résurgences visibles en surface.
L’eau des résurgences provenant de la nappe souterraine est fraîche et de bonne qualité : Habitat idéal pour l’Agrion de Mercure une petite libellule protégée.
Les étangs du massif de Bonnevaux :
Le massif de Bonnevaux abrite de nombreux étangs dont l’origine est très ancienne puisqu’ils ont été creusés par les moines de l’Abbaye Cistercienne de Bonnevaux à Villeneuve de Marc, fondée en 1117. Ainsi, ces étangs ont été créés au Moyen Age dans un objectif de reproduction piscicole pour la vente sur les marchés et la consommation propre des moines. Ces étangs sont caractérisés par une profondeur faible (généralement moins de 2 mètres), une digue simple en terre peu haute et des berges épousant les courbes naturelles du terrain. D’un point de vue fonctionnel, ce réseau de zones humides en tête de bassin représente un enjeu essentiel pour l’alimentation du réseau hydrique en aval : Gervonde, Gère, Varèze, Sanne et Dolon sont les principaux affluents du Rhône en Isère rhodanienne. Ces cours d’eau présentent des milieux naturels intéressants du fait de leur état peu aménagé et de la qualité de leurs eaux courantes et des corridors biologiques entre le massif de Bonnevaux et la vallée du Rhône.
Les étangs de Bonnevaux offrent un patrimoine naturel exceptionnel. Ils possèdent des eaux oligotrophes faiblement polluées connectées par des ruisseaux et de petites zones humides annexes. En effet, la qualité de l’environnement forestier et l’alimentation presque exclusivement par l’eau de pluie (alimentation ombrophile) assurent des eaux moins soumises aux pollutions notamment agricoles. Ces étangs possèdent souvent des zones tourbeuses en ‘‘queue’’ d’étang. Ces étangs hébergent de nombreuses stations de
plantes aquatiques protégées, de plusieurs espèces de libellules rares et d’oiseaux liés aux zones humides.
Les pelouses sèches :
Les pelouses sèches sont des milieux liés aux sols pauvres en éléments nutritifs, peu profonds et souvent drainants. Elles sont composées d’une végétation herbacée, principalement de la famille des poacées, rase, ne dépassant guère 20 ou 30 cm de haut. On retrouve sur ces habitats de nombreuses espèces végétales rares, comme certaines
orchidées, mais aussi des lépidoptères, des reptiles et des oiseaux (Azurés des orpins, Coronelle girondine, Guêpiers d’Europe,…).
Autrefois maintenues grâce aux activités humaines (pâturage et fauche), elles sont aujourd’hui le plus souvent abandonnées, ou menacées par l’urbanisation et sont en forte régression.
En Isère rhodanienne ont retrouve 600 ha de pelouses sèches répartis sur 80 communes.