Située sur la commune de Jardin, la Tour de Montléans présente une richesse non négligeable en terme de diversité des habitats.
La Tour de Montléans : des habitats et des espèces remarquables
Au pied de la tour, on trouve le ruisseau de Bérardier. Ce ruisseau pourrait notamment être favorable à l’Ecrevisse-à-pieds-blancs, qui n’est pour l’instant pas connu sur le site. Il abrite cependant des larves de Salamandres tachetées
La tour est entourée de boisements composés de charmes et de chênes dans les secteurs les plus naturels.
On trouve également des prairies de bords de cours d’eau, des prairies plus sèches ainsi que des pelouses écorchées riches en orchidées (plus de 50 pieds et au moins 3 espèces déterminantes ZNIEFF). On retrouve également des fronts de falaise utilisés pour la nidification d’un oiseau migrateur et protégé au niveau national, classé comme vulnérable sur la liste rouge du département de l’Isère : le Guêpier d’Europe.
La richesse de ces habitats permet d’accueillir à la Tour de Montléans d’autres espèces protégées.
Concernant la faune, on peut observer un magnifique petit papillon bleu que l’on retrouve dans la Directive habitat et classé en danger sur la Liste rouge Européenne : l’Azuré du Serpolet. On peut également observer des oiseaux protégés et présents sur la liste rouge du département de l’Isère en tant qu’espèce vulnérable ou en danger : le Pic épeichette, la Huppe fasciée, la Bondrée apivore et le Torcol fourmilier. Un petit papillon de nuit, l’Anthophile superbe a été identifié sur le site. Cette espèce est très localisée car elle utilise comme plante hôte l’Immortelle commune (elle-même relativement rare). Ce papillon est sous prospecté, mais il peut actuellement être considéré comme remarquable pour le département.
Concernant la flore, on retrouve à la Tour de Montléans des espèces dont la cueillette est interdite en Isère, notamment une fougère, le Polystic à frondes soyeuses ainsi qu’une plante à fleur jaune : l’Immortelle des sables. Deux orchidées déterminantes ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique) sont présentes sur le site : l’Orchis mâle et l’Orchis bouc.
Focus sur l’Azuré du Serpolet
L’Azuré du Serpolet est un petit papillon faisant partie des espèces menacées, évaluées « en danger d’extinction » sur la liste rouge européenne de l’UICN.
Cette espèce est en forte régression notamment à cause de la réduction des habitats et de l’isolement des populations.
La qualité de l’habitat est dépendante de la présence sur le même site d’une plante hôte et d’une fourmi hôte (une partie du développement larvaire s’effectuant dans une fourmilière). La fourmi hôte la plus couramment citée est Myrmica sabuleti. Cependant, d’autres espèces du même genre peuvent servir également de fourmi hôte. Les plantes hôtes appartiennent à la famille des Lamiacées : Thym ou Origan.
La femelle pond en moyenne 60 œufs à l’apex des tiges dans les inflorescences comportant des boutons floraux non éclos. Les femelles ne déposent qu’un seul œuf par inflorescence visitée. La fécondité des femelles dépendrait de la disponibilité des inflorescences sur les sites.
La chenille ne se déplace pas. Les trois premiers stades de développement larvaire se passent dans les inflorescences de la plante hôte. Le dernier stade larvaire se déroule dans une fourmilière à partir de la fin de l’été. En effet, après sa dernière mue larvaire, la chenille se laisse tomber au sol. Elle est ensuite ramassée par une fourmi qui la transportera jusqu’à la fourmilière où elle sera nourri et entretenue en contre partie de sa production de miellat. Ce déplacement est très court : les fourmis du genre Myrmica ne s’éloignent pas à plus de 2 mètres de la fourmilière.
La Tour de Montléans et l’activité humaine
La pratique de l’escalade est présente sur le site au niveau du mur de granite présent au pied de la tour.
Le site archéologique de l’ancien château est également visité et une manifestation médiévale a même déjà été organisée autour de la tour.
A proximité des pelouses écorchées à immortelles et orchidées, des ruches sont installées par les apiculteurs du « Rucher de Montléant » qui commercialisent du miel bio en local. Une trentaine de ruches sont présentes.
Enfin, des coupes de bois sont régulièrement effectuées sur le périmètre du site.
Le site concentre donc de nombreux enjeux en terme d’activité humaine : naturalistes, sportifs, culturels et socioéconomiques.
Histoire de la Tour de Montléans
La Tour de Montléans constitue un vestige du château féodal de Montléans construit au XIIème siècle. Au XVIIème siècle, Richelieu ordonna la destruction en pays viennois de toutes les forteresses et châteaux. Ainsi le Château de Montléans sera démoli en 1633. Bâti sur le roc et entouré de hautes murailles, le château de Montléans avait la réputation d’être imprenable. Il fut ainsi assiégé par les Autrichiens en 1814 sur la foi d’anciennes cartes sur lesquelles était portée “citadelle de montléans” alors que le château n’était plus que ruines !
Nature Vivante et la Tour de Montléans
Des animations pédagogiques scolaires sont organisées sur le site par l’association Nature vivante. Des animations ouvertes au grand public y sont également menées. Pensez à regarder régulièrement le programme des activités de l’association !
Que faire sur le site ?
Possibilité de se garer au niveau de l’Aire de la Tour, à proximité du lotissement le Grand Pré et du lotissement de la Tour de Montléans, au niveau de la Route de Saint-Sorlin, à Jardin.
Le site ne permet pas de réaliser une boucle de randonnée, mais il est cependant possible de s’y promener pour profiter du beau cadre naturel qu’il propose et de prendre le temps de s’arrêter au niveau de la Tour.
Il est aussi possible de pratiquer l’escalade sur le mur présent en bas de la tour en contactant les associations sportives proposant cette activité.
Vous pouvez télécharger la plaquette d’information du site de la Tour de Montléans ici:
Plaquette de découverte du site de la Tour de Montléans à Jardin-PDF