L’Espace Naturel Sensible des Prairies inondables de Pont-Évêque

logoensENS local depuis 2004, ce site s’étend sur environ 80 hectares comprenant trois cours d’eau, des résurgences ainsi qu’une mosaïque de milieux humides. Cet ENS des prairies inondables est géré par la commune de Pont-Eveque en association avec le Conseil Général de l’Isère et l’association Nature Vivante.

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La présence d’habitats remarquables comme les résurgences et les prairies humides (en déclin en France) et de la biodiversité qui leur est associée, représente l’intérêt du site. On peut ainsi trouver des espèces rares et protégées comme l’Agrion de Mercure, la Lamproie de planer, le Martin pêcheur ou le Cuivré des Marais.

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Un milieu naturel lié à l’Homme

Ce n’est pas d’aujourd’hui que ces espaces sont utilisés par l’Homme. En effet, depuis des siècles, les prairies humides et cours d’eau du secteur sont façonnés selon les besoins des riverains.

 

 

 

Un milieu en transformation

Tout a commencé il y a fort longtemps, les Romains attirés par la présence de nombreuses prairies et l’eau abondante ont profité de ces ressources. A travers le temps, des seuils (barrages) et réseaux de canaux ont été implantés et utilisés pour irriguer les prairies jusqu’à la deuxième moitié du XXème siècle. Ainsi, cette zone à vocation agricole a été longtemps la terre nourricière de Vienne. Mais étant une vaste zone humide elle est également marquée par des inondations dont les célèbres Julins, phénomène naturel qui voit une remontée spectaculaire de la nappe phréatique.

Pont-Évêque est également lié à l’industrie papetière. Dès 1578, un premier moulin à papier a été installé sur la Véga près de sa confluent avec la Gère. En 1850, Jean Cartallier crée une papeterie mécanique appelée Papeterie de Mornes située entre le moulin à grains et la fonderie. Elle sera, par la suite, rachetée et son activité sera petit à petit transformée.

L’agriculture aussi s’est modifiée au fil des années. Dès le milieu du XXème, une nouvelle culture apparaît dans le paysage : la Populiculture (culture des peupliers) qui recouvre dès les années 1980 une surface importante du site. Et, depuis 50 ans, la mutation du monde agricole et la diminution du nombre d’exploitation ont modifé les pratiques sur le secteur. Les prairies ont petit à petit laissé place aux cultures de céréales avec l’arrivée récente du maïs et du tournesol. Cela s’est traduit par de profonds changements paysagers et écologiques.

 Une ville en développement

Autrefois village, Pont-Évêque s’est développé notamment depuis la création du District de Vienne (regroupement de 7 communes) au début des années 1960. Depuis, cette commune a connu des bouleversements avec le développement de son industrie, une démographie en expansion et donc le développement des infrastructures et des habitations.

Une évolution vers la protection du milieu naturel

Étant périurbains, les milieux naturels du secteur sont soumis aux pressions humaines et sont sensibles aux pollutions. Ainsi au cours de leur histoire la Véga et la Gère ont connu des pollutions industrielles et domestiques. Avec un pic dans les années 70-80 sur la Gère. Le Saint Hilaire et la Véga ne sont pas épargnés et sont touchés, au début des années 1990, par une pollution industrielle.

Mais progressivement, une prise de conscience des élus et de la population a conduit les entreprises et les habitations à fermer, être déplacé ou raccordées au système d’épuration. Des opérations de nettoyages sont également mises en place sur la Véga dès le début des années 90. D’autres actions sont égalements effectuées comme des opérations de protection et de re-végétalisation de berges de la Véga réalisées avec le Syndicat Hydraulique des 4 vallées. Ce dernier animera par la suite le contrat de rivière qui sera à l’origine de nombreuses actions comme la création de la passe à poisson de la Véga en 1996.

Une biodiversité intéressante

En se rendant sur le site il est possible d’observer une belle diversité animale et végétale. Avec des espèces de milieux humides, de boisements… selon le milieu il possible d’observer un cortège faunistique et floristique spécifique. Chaque saison offre également sa diversité de couleurs et de senteurs.

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Une faune avec ses espèces d’intérêt

Il est en effet possible d’observer une belle diversité d’oiseaux (73 espèces). Certaines sont spécifiques aux roselières comme le Bruant des roseaux ou le Bihoreau gris, d’autres espèces se rencontrent dans les milieux humides comme les Hérons (Héron cendré, Héron pourpré, Aigrette garzette…). Pour d’autres, encore, il faut s’approcher de cours d’eau pour avoir une chance de les apercevoir. C’est le cas du Martin pêcheur d’Europe et du Cincle plongeur. Les boisements attirent également un cortège avifaunistique particulier. En étant patient il est possible de voir se déplacer entre les branches des espèces comme les mésanges, le Loriot d’Europe, le Pic épeiche ou la Tourterelle des bois.

Ce site est également emprunté par des mammifères (10 espèces relevées). Plus difficilement observable en plein jour, il est tout de même possible d’apercevoir un écureuil sautant de branches en branches, de tomber nez à nez avec un chevreuil ou un rat musqué, ou  de voir nager un ragondin.

Au printemps aux abords des cours d’eau et dans les prairies, les insectes se réveillent et il est possible de voir voler des papillons et des libellules aux couleurs vives. La multitude de papillons (27 espèces) aux couleurs variées sont ainsi observables en se promenant sur les chemins. Ainsi vous pourrez voir le Vulcain, le Robert-le-diable ou encore la Carte géographique. Sur les prairies humides il est également possible de rencontrer une espèce orange vif protégée : le Cuivré des marais. Parmi les libellules (29 espèces), on peut trouver le Caloptéryx vierge, la Petite nymphe au corps de feu, la Libellule déprimée, le Cordulegastre annelé ou l’Agrion de Mercure.

D’autres animaux sont plus difficilement observables. En effet, les poissons (6 espèces), les amphibiens (5 espèces), les reptiles (3 espèces) ou encore d’autres groupes d’insectes comme les coléoptères et homoptères sont bien présents sur le site mais il faut les rechercher et / ou avoir un peu de chance pour pouvoir les voir.

Même si la plupart des espèces présentent sont communes, il est aussi possible d’observer des espèces plus remarquables telles que l’Epiaire des champs, le Lin bisannuel, la Prêle d’hiver ou la Sanguisorbe officinale.

La diversité d’espèce floristique va de paire avec la diversité de milieux présents sur le site. Ainsi on peut y trouver des espèces forestières comme le Groseillier à maqueraux, le chêne, mais aussi des espèces de bords de cours d’eau comme l’Aulne glutineux que l’on trouve facilement le long des rivières. Les résurgences et les ruisseaux du site permettent la présence d’espèces amphibies telles que la Petite Berle, le Cresson officinal ou encore la Callitriche à fruits plats. Quant aux prairies humides elles permettent l’apparition d’espèces de milieux humides comme le Roseau, l’Iris jaune ou l’Eupatoire chanvrine.

Enfin, vous pourrez observer certainement la Grande oseille, le Plantain lancéolé, la Pâquerette ou le Trèfle de prés.

Le site est également parsemé d’espèces “envahissantes” comme la Renouée du Japon, l’Impatiente de l’Himalaya, le Solidage Géant, le Robinier Faux-accacia, le raisin d’Amérique…


La gestion du site

Etant un ENS, ce site fait l’objet d’un plan de gestion sur 5 ans. Celui-ci comprend l’ensemble des actions à mettre place sur le site.

 

Les actions réalisées :

  • Plusieurs parcelles de peupliers ont été exploitées entre 2011 et 2012. Autrefois ces parcelles étaient des prairies humides, roselières ou boisements humides avant d’être utilisées comme peupleraies. Aujourd”hui les arbres arrivés à maturité ont été coupés afin que leur bois soit exploité. Ces parcelles ainsi sont restaurées afin de retrouver des milieux humides plus intéressant en terme de biodiversité.

  • Conservation des boisements humides et de la biodiversité associée. Les boisements naturels sont laissés à leur libre évolution avec conservation du bois mort sur place.

Les actions en cours :

  • Création d’un circuit de découverte. La réflexion sur le cheminement du sentier et sur les panneaux est en cours. Les panneaux pédagogiques seront ainsi disposés le long du sentier pour présenter le site.
  • Fauchage des prairies et des roselières afin de les conserver et de préserver la biodiversité qui leur est associée. Les parcelles de prairies sont fauchées chaque année pour limiter les développements des ligneux et des espèces envahissantes. Les roselières sont fauchées tous les ans pour les restaurer puis tous les 2-3 ans.
  • Réalisation d’animations pour faire découvrir à tous cet espace naturel. des animations sont proposées tout au long de l’année auprès des écoles mais aussi auprès du grand public.

Les actions à réaliser :

  • Création de mares pédagogiques pour diversifier les types de zones humides, favoriser la biodiversité liée aux mares (Libellules, Amphibiens) et diversifier les thèmes pédagogiques pouvant être abordé sur le site.

Découvrir l’ENS

Pour découvrir ce site péri-urbain il suffit de déambuler sur les chemins. Des actions sont également organisées pour faire découvrir cet espace naturel riche par le biais d’animations pour le grand public et les établissements scolaires sur différents thèmes. Une exposition vouée à être exposés dans les structures intéressées a également vu le jour.

Document à télécharger ci-dessous :

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Des activités grand public  : Ouvertes à tous des animations peuvent être organisées pour présenter le site, faire découvrir sa faune, sa flore et ses milieux. Que se soit en déambulant sur le site ou en créant une animation autour de l’exposition. Un parcours pédagogique devrait également être mis en place.

Des activités pour les scolaires : Tout au long de l’année des activités sont également proposées aux écoles pour faire découvrir la nature et sensibiliser les enfants à l’environnement.

Ces activités peuvent être réalisées dans le cadre du programme “En chemin sur les ENS”. Ce programme permet aux écoles de concevoir et réaliser des projets pédagogiques sur les ENS avec l’aide financière du département.

De plus, des écoles de Pont-Evêque ont mis en place des ateliers périscolaires sur la nature. Ainsi les enfants, lorsque le temps le permet, peuvent découvrir de manière active la nature, la faune et la flore en allant sur l’ENS de Pont-Evêque ou apprendre, par des petits jeux en salle, de nouvelles choses sur la nature. Pour en savoir plus

 

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