Le Massif des Bonnevaux

5         Fort de 284 étangs de + de 1000 m² répartis sur 14 communes, le massif des Bonnevaux représente une richesse patrimoniale au niveau régional.

Ce massif forestier ne bénéficie d’aucune mesure de protection bien que sa zone humide soit aussi importante que l’Isle Crémieu.

Créés pour la plupart au Moyen Age par les moines cisterciens de Villeneuve de Marc, les étangs des Bonnevaux étaient utilisés pour la pisciculture. La gestion douce, au fil des siècles, a permis le développement d’une biodiversité importante.

 

 

 

Carte

 

 

De nombreux oiseaux nichent sur les rives. CalopteryxD’autres, en transit, y font une halte bienvenue lors de leurs migrations. 58 espèces de libellules ont été observées dont de nombreuses protégées (notamment certaines espèces de Leucorrhines rares en France).

La flore présente également un certain enjeu car l’on recense 11 espèces de plantes protégées au

niveau régional sur le site dont la Châtaigne d’eau protégée également au niveau européen.

Les Bonnevaux, au coeur de notre territoire, sont primordiaux pour la biodiversité.

À la découverte des Bonnevaux

Avec ses kilomètres de sentiers pédestres tracés au fil des siècles, difficile de ne pas résister à la tentation d’aller se balader dans le massif des Bonnevaux, facilement accessible depuis les villages alentours et par la route depuis les grandes villes du département.

Le massif forestier est composé majoritairement de châtaigniers, hêtres et chênes. Long de 12 kms et large de 4 kms environ, seuls 4 étangs sont accessibles au public, le reste étant des propriétés privées.

Etang

Les 4 étangs publics

  • L’étang du Grand Bois à Bossieu

D’accès facile depuis le village de Bossieu, c’est un étang riche d’un point de vue faunistique et floristique. Avec un peu de chance, vous pourrez y trouver la Pilulaire ainsi que la Littorelle uniflore mais aussi observer deux belles espèces de lestes : le Leste fiancé ainsi que le Leste verdoyant.

  • L’étang Grande Chaume à Nantoin

C’est sur ce dernier qu’ont été observées cinq espèces patrimoniales de plantes dont la Calamagrostide blanchâtre ou l’Hydrocotyle commun. En revanche, il est plutôt pauvre pour les odonatophiles. Cet étang est accessible par route depuis le village de Nantoin.

 

  • L’étang Moule et l’étang Cazeneuve à Châtonnay

Ils ne présentent quant à eux pas le même intérêt d’un point de vue naturaliste mais demeurent néanmoins intéressants pour la faune et la flore locales.

Une Biodiversité exceptionnelle

La faune et la flore des Bonnevaux constitue après la Dombes dans l’Ain et le Forez dans la Loire la 3ème zone humide en terme de superficie à égalité avec L’Isle Crémieu. Les zones humides sont le lieu de vie de nombreuses espèces animales et végétales et ont régréssé de 67% depuis le début du siècle du fait des activités humaines.

La Faune

139 espèces d’oiseaux ont été répertoriés dont 45 inféodées aux zones humides. Certains sont de passage durant leur migration. D’autres viennent se reproduire sur les étangs. Parmi celles ci, le Héron pourpré et le Blongios nain présentant un intérêt patrimonial majeur.

36 espèces de mammifères ont été rapportées dont 7 espèces de chauves souris parmi lesquelles la Barbastelle commune signalée en danger en Isère et vulnérable au niveau européen.

Parmi les espèces de poissons, le Brochet représente un enjeu patrimonial réel car il est classé vulnérable sur le plan national. 10 espèces d’amphibiens ont été signalées sur le territoire dont le Triton crêté. Cette espèce est en danger en Isère et en danger critique en Rhône-Alpes. Sa préservation sur les étangs passera par le maintien de marges humides autour des étangs et d’une gestion traditionnelle. Enfin,

8 espèces de reptiles cohabitent sur le massif dont la Vipère aspic et la Couleuvre d’Esculape.

Bien que ces espèces, nous l’avons vu, représentent à elles seules un intérêt majeur, l’ordre le plus important en matière de biodiversité est sans conteste les odonates (libellules). Les chiffres parlent d’eux même : 58 espèces recensées sur 74 référencées en Isère et 8Cordulie à deux taches4 en Rhône-Alpes. 9 espèces protégées dont 3 leuchorrines : la Leuchorrine à front blanc, la Leuchorrine à large queue et la Leuchorrine à gros thorax. Signalons également la présence du Lestes dryade, espèce plutôt montagnarde, en régression sur le site, sans doute à cause du réchauffement climatique et la présence de la Cordulie à deux tâches en danger en France. L’ensemble des étangs des Bonnevaux a été distingué parmi les sites odonatologiques les plus remarquables de France par la Société Française d’Odonatologie.

La Flore

377 espèces floristiques sont listées sur l’ensemble de la zone d’étude. Compte tenu de la

Rubanier émergé

mosaïque d’habitats et de la surface du massif, la majeure partie des inventaires a eu lieu dans ou sur les berges des étangs. Aucun inventaire floristique sérieux n’a été conduit en dehors des étangs et pour l’essentiel, ce sont bien les espèces d’un intérêt patrimonial particulier qui ont été recherchées en priorité.

Parmi celles ci, 12 espèces sont légalement protégées.

La Littorelle uniflore et la Pilulaire sont protégées au niveau national. La Châtaigne d’eau ou Mâcre nageante est quant-à-elle de protection européenne.

 
Carex de Bohème

Châtaigne d'eau

 

 

 

 

 

 

La Gestion actuelle des étangs

 

Pendant des siècles, les moines et leurs successeurs ont fait de leurs étangs des étangs piscicoles pour le commerce et leurs besoins personnels. Tout était orienté en ce sens y compris l’entretien. Aujourd’hui, les choses ont bien changé…

 Depuis quelques décennies, les étangs deviennent des étangs de loisir ou de détente avec leurs lots d’inconvénients pour la biodiversité ancestrale du site :

  • les berges, jadis, riches en plantes hygrophiles sont fauchées, voire artificialisées.
  • la pratique ancestrale des vidanges et des assecs n’a parfois plus lieu d’être alors qu’elle est obligatoire, formant un envasement qui à la longue peut eutrophiser le milieu. Certaines plantes ne se développent que sur cette vase mise à nu et privées de cette manne, finissent par disparaître peu ou prou.
  • Avec le développement de la voiture, le développement des accès autour des étangs a suivi. Certains étangs se trouvaient reculés dans la forêt. Ils sont désormais accessibles à tout engin à moteur. Aujourd’hui, seulement 13% d’entre eux ne sont accessibles que par des chemins pédestres.
  • L’arrivée d’engins a permis la construction de cabanes, de hangars, parfois en dur autour des étangs.

Certains propriétaires approfondissent, lors des assecs, leurs étangs, créant des pentes plus importantes moins favorables à une biodiversité. Enfin, un autre problème se pose : l’introduction d’espèces envahissantes comme la Carpe amour ou le rat musqué. L’empoissonnement peut également engendrer de graves problèmes: s’il est répété et continu, il appauvrit le milieu. 64 % des propriétaires approvisionnent régulièrement leurs étangs en carpes ou en brochets. 13% des étangs sont exempts de gestion ou ont une gestion précaire imputée ou au délaissement des lieux ou à unemal-connaissance du milieu.

Carpes

Quoiqu’il en soit, si la racine anthropique de ces étangs est évidente, la gestion de jadis, dans un but piscicole, a fait place, de nos jours, à une gestion de loisirs ou à une absence de gestion.

 

 

Exposition et plaquette d’information sur les étangs des Bonnevaux

Vous pouvez télécharger  les panneaux de notre exposition sur les Bonnevaux en format PDF et à la plaquette d’information ci-dessous :

Télécharger (Exposition-Massif-des-Bonnevaux-compressée.pdf, PDF, 2.65MB)

Télécharger (Plaquette_Biodiversite_Etangs_Bonnevaux.pdf, PDF, 7.71MB)

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